Un anniversaire Cachalesque

01/07/2022

L'humain se croit depuis toujours le « dompteur » de la vie, des animaux... de la mer jusqu'au cosmos !

Il y a une grande différence entre dompter et apprivoiser.

Dans les deux cas, une certaine confiance s'installe entre les parties, mais dans le domptage, il y a une forme de soumission. Tandis qu'apprivoiser nécessite d'établir un lien fort, une forme d'amour, basé sur ce besoin irrépressible d'être au plus près l'un de l'autre.

La mer, par exemple, m'apprivoise, petit à petit...

Les animaux des delphinariums font leur spectacle car ils se sont fait dompter... ou pas ? Là est le débat.

Soi ils «travaillent» par obligation, pour obtenir leur poisson ou même faire plaisir à leurs «maîtres» comme des toutous (mais ils se font nourrir avant le spectacle). Soi ils réalisent ces acrobaties car ils sont heureux de le faire. Ne connaissant que cela, ils seraient heureux de vivre dans leur prison dorée où on leur offre à volonté et sans effort nourriture et jeux. Panem et Circences.

C'est le même constat que je fais en observant la plupart des Hommes : eux aussi vivent entre quatre murs dorés, forcés à réaliser des acrobaties pour faire plaisir à des maîtres de l'ombre. À eux aussi on offre en retour de quoi se sustenter et s'amuser. Il suffit de les voir courir après une baballe !

La plupart des Hommes sont aussi libres que les animaux d'un zoo.

J'ai reçu pourtant la même éducation que la plupart des Hommes en cage. L'éducation d'une société dite «civilisée». Un dressage en bonne et due forme qui enseigne comment se comporter correctement pour recevoir son poisson, sa croquette, son ballon...

Je suis heureuse de voir que mes enfants sont plus libres que je ne l'ai été. Je m'efforce de ne pas être une dresseuse à mon tour et de les laisser apprendre par leurs propres erreurs. Mais ce n'est pas si évident lorsqu'on a été formaté et conditionné pendant tant d'années. J'espère qu'ils seront assez forts pour faire la part des choses et ne jamais se conformer. Avant tout, je me dois de leur enseigner le plus important : s'écouter physiquement, émotionnellement et sensationnellement. Voilà le vrai sens critique qu'ils doivent acquérir. Avant même d'écouter son mental et ses acquis enseignés, il est préférable d'écouter son ressenti et de se forger une opinion sur ses propres expériences.

Après un long débat intérieur (car ma bien-pensance ne cautionnait pas un tel lieu), voilà qui m'a décidé à lâcher prise sur mon conditionnement écologique. Écolo... école... Formation... Formatage...

Oui, nous y sommes allés finalement. Et je suis fière de la raison qui nous a poussé à le faire : nous souhaitions que nos enfants puissent se forger leur propre opinion sur ce qu'ils allaient y trouver.

Pari gagné : ils ont constaté par eux-mêmes que les bassins étaient trop petits, mais que les animaux ne semblaient pas plus malheureux que la plupart des animaux dans tous les zoos de France. Ils ont constaté que ces êtres de spectacle semblaient même satisfaits de leur triste sort, étant donné qu'ils étaient nés là. Ils ne savent même pas qu'il existe une autre réalité pour eux, une matrice dans laquelle ils pourraient se débrouiller seuls pour se nourrir, un paradigme où ils seraient libres et en paix.

Je suis heureuse d'avoir pu voir de mes propres yeux de quoi il en retournait en ce lieu et de l'avoir fait découvrir à mes enfants. L'école de la vie plus que l'apprentissage théorique de l'écologie. Nous en ressortons grandis, les yeux pleins d'étincelles mais le cœur pincé par si peu de liberté...

Nous avons beaucoup appris grâce à cette comparaison entre la liberté des animaux et la nôtre. Et, comme un signe du destin, nous avons la surprise sensationnelle d'un cachalot au raz de l'eau, au large de Saint-Raphaël.

Libre lui, libres nous.

Famille Gueguen-Chaluleau
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